Sélectionner une page

… on m’a offert une liseuse.
 

IMG_20150815_220207Les vacances riment souvent avec repos, disponibilité et donc lecture. Et de se confronter aux petits tracas de transporter sur son lieu de villégiature des livres parfois lourds et volumineux, j’ai voulu me rendre au bord d’une piscine avec un gros livre grand format de 700 pages et j’ai fini par renoncer. Constatant mon désarroi et ma frustration, mon cher et tendre a sauté le pas.

Que dire … Par où commencer ? Comment une férue de lecture, de livres et de papier peut être convaincue d’un tel outil ? Je vais tenter de vous exposer mes impressions.

Les plus

Simple, efficace, il faut reconnaitre que la liseuse propose un confort et une expérience de lecture assez remarquable. Légère et compacte, on peut l’emmener partout. Pendant la lecture, elle nous permet de changer de police de caractère, d’agrandir et d’espacer le texte (ce qui est fort intéressant notamment pour les dyslexiques ou quand on a la flemme d’aller chercher ses lunettes), elle propose un dictionnaire intégré avec un système de “révision” pour progresser en vocabulaire et pour finir, comble du raffinement pour lecteur compulsif, elle nous permet de lire dans le noir complet, lové dans son sac de couchage, couché sur le côté, sans avoir à maintenir péniblement les pages et sans trop se fatiguer les yeux. De plus, comme elle est rétro-éclairée, elle ne réveille pas les autres dormeurs.

J’avoue avoir été très enthousiaste face à la découverte d’autant d’avantages !

Elle permet de contenir pléthore d’ouvrages de plusieurs centaines de pages chacun si bien qu’il est particulièrement aisé de lire dans les rayons d’un magasin de bricolage profondément ennuyeux, de terminer un livre dans la salle d’attente du vétérinaire, d’en commencer un autre chez le médecin, le tout sans s’alourdir le sac, bref … L’outil idéal pour lecteur endurci.

Ma première impression est donc franchement positive. Cet outil, pour moi, s’adresse à des gens qui lisent beaucoup, ou en tout cas régulièrement. Si vous ne lisez que trois livres par an, vous risquez de rapidement la glisser dans un tiroir et de ne jamais l’en sortir, en revanche, si vous avez la ferme intention de vous mettre à la lecture un peu comme une bonne résolution, la liseuse, par son côté ludique, peut sincèrement vous y aider.

Les moins

L’élément qui m’a le plus gêné dans l’utilisation de ma liseuse (à part le fait de ne pas retrouver une page particulièrement intéressante qu’à coup de “clic-doigt”) c’est le rapport à internet qu’elle impose. Je télécharge un livre, il se retrouve dans le Cloud autrement dit, il est quelque part sur la toile mais pas dans mon appareil mais en fait si mais pas tout à fait, bref … Cette nouvelle mode du Cloud ne me plait particulièrement pas, j’ai la sérieuse impression que mes logiciels ou en l’occurence mes livres ne m’appartiennent pas et c’est assez désagréable.

Aussi, quand je souhaite télécharger un livre libre de droit parce que tombé dans le domaine public, Germinal de Zola par exemple et que je souhaite donc avoir le fichier de cet ouvrage dans mon PC en toute légalité, la firme américaine chez laquelle j’achète mes livres m’impose d’installer son logiciel propriétaire. Cette intrusion me dérange beaucoup, surtout pour un livre libre de droit, il est pour moi injustifié de passer par un logiciel propriétaire et intrusif pour avoir accès à ma bibliothèque. Aussi, Internet ouvre un accès à ma liseuse vers cette même firme qui, ainsi, peut consulter ouvertement et à sa guise le contenu de mon appareil …

C’est pour ces raisons que je pars du principe qu’une liseuse quelle qu’elle soit est avant tout un livre, ou un support de livres et qu’il n’est pas pertinent qu’elle soit constamment connectée à internet. Pour moi, ce n’est tout simplement pas fait pour ça … (Il y a un navigateur dans mon appareil mais – sincèrement – c’est bien moins aisé à utiliser qu’un smartphone). Par ailleurs, je me protège de certaines suggestions intempestives et je prends soin ainsi de mon porte-monnaie qui est bien entendu directement lié à ma machine par le compte de la firme états-uniène chez laquelle on m’a acheté ma trouvaille. Si vous êtes un lecteur compulsif, il sera alors aisé de vous faire avoir par toutes les jolies incitations que l’on vous impose au fur et à mesure de vos instants de lecture. Mon dernier conseil, évitez donc l’option 3G.

Le retour au papier

Toute heureuse de pouvoir m’adonner à mon passe temps favori sans barrière ou presque, je n’ai plus beaucoup feuilleté de livres papier ces dernières semaines excepté aujourd’hui où j’ai tourné quelques pages d’un ouvrage que l’on m’a rendu, oui, parce que le livre papier peut se prêter ce qui n’est plus possible avec la nouvelle technologie qui fait l’objet de cet article. Ce retour aux sources de l’encre et de l’imprimé est tout simplement magique, ça a été pour moi de réelles retrouvailles et cela restera donc – je pense ou en tout cas j’espère – indétrônable. Tant qu’on aura des mains pour tenir, sentir, toucher le papier alors il restera des livres.

Franchir le pas de la liseuse ouvrira sans doute vos horizons de lecteur mais un amoureux des livres restera, je pense, quoi qu’il arrive, un amoureux des livres. Je continuerai alors malgré tout de contempler et de compléter ma bibliothèque avec beaucoup de plaisir.