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Ce livre renferme un monologue. Un simple et long monologue. Mais quel texte !

C’est l’histoire d’une femme, qui, enfermée sous les tirs et les bombes va parler à son mari dans le coma. Cette conversation à sens unique nous donne à voir toute la souffrance, la soumission, la douleur de sa vie, sa liberté aussi. La vie d’une femme à la fois forte, solide et froide.

Le texte est d’une grande force. La longueur du roman accentue encore cette impression. Les seulement 137 pages font de ce texte quelque chose de dense, de rythmé, un récit ramassé qui nous parvient en bloc avec éloquence et violence.

Le point de vue adopté est singulier. L’oeil du lecteur se situe dans une chambre et n’en sort jamais. Cette particularité proposée par Atiq Rahimi nous incite, nous impose de voir et d’entendre, de regarder et d’écouter sans pouvoir fuir. Cette place que nous soumet l’auteur ne fait qu’accroître la tension et le malaise qui se dégage des allers et venues dans la maison mais surtout du récit de la jeune femme.

Ce roman nous raconte l’horreur morale de la guerre ainsi que la souffrance d’une vie de soumission. Le rythme entrecoupé aux phares courtes, lapidaires, heurte et cingle l’esprit du lecteur que nous sommes. C’est finalement l’histoire d’une femme qui se confie, qui lutte pour la liberté et qui la retrouve un temps, sans doute ; éternellement, peut-être.

Un texte percutant qui nous laisse longtemps stupéfait une fois la dernière page tournée …