Jules Verne, ce scientifique convaincu nous propose un roman assez court – trop ? – dans lequel il met presque avec insolence l’art et la littérature au cur de la vie de ses personnages à défaut de la mettre au centre de la société. Verne propose un Paris bien terne dans lequel la finance côtoie la science et l’industrie la technique. L’art et la littérature ces monuments profondément inutiles et abscons sont envoyés aux oubliettes et jugés minables.
Un petit groupe d’individus va cependant entrer en résistance et se confronter à ce monde qui ne veut pas d’eux …
Ce roman est l’occasion pour Verne de proposer une réelle réflexion sur notre société qu’il s’imaginait assez justement devenir. La finance rayonne, Paris est polluée, les femmes sont indépendantes, les individus accèdent à la propriété, l’auteur offre d’ailleurs un point de vue assez singulier là-dessus que j’ai particulièrement aimé. Pour toutes ces raisons, nous comprenons pourquoi ce livre a connu bien des tourments pour se faire publier.
Le romancier nous propose un style fort soigné et nous invite par ailleurs à prendre le crayon pour souligner quelques merveilles qui prolongent la réflexion évoquée plus haut :
“Le mur murant Paris rend Paris murmurant.”
“Si les individus ne mettent plus l’épée à la main, pourquoi les gouvernements la tireraient-ils du fourreau ?”
“-Ah ! Tu as des amis, répondit l’oncle […]
-J’en ai deux, répliqua Michel.
-C’est beaucoup, s’ils se trompent, répondit sentencieusement le bonhomme, et c’est assez, s’ils t’aiment.”
“La française est devenue américaine.”
Un roman de Jules Verne qui ne nous mène pas en voyage comme les autres mais qui nous incite à réfléchir … J’ai vraiment beaucoup aimé ! A découvrir !
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