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Il y a des auteurs comme ça qui parviennent à retranscrire des émotions tellement véritables et justes qu’ils vous mettent le cœur en vrac en quelques pages.

Attention, ce livre peut vous confronter à l’adolescence, à votre adolescence et aux difficultés que l’on y rencontre. Orianne Charpentier parvient, à l’aide d’un point de vue interne terriblement efficace, à nous faire ressentir toute la difficulté et toute la douleur de pouvoir ou non parler et le poids insoutenable de ce silence assassin, qui détruit à petit feu, de l’intérieur. Elle traite de la culpabilité de ne pas parvenir à échanger, toute la culpabilité d’y arriver aussi …

Jeremy ne se sent pas bien dans sa vie, il grandit dans l’ombre d’une grande sœur qui réussit et souffre de se sentir nul. Il a sans arrêt l’impression de décevoir ses parents et ne parvient pas à soutenir leurs regards. L’intrigue proposée par l’auteure semble d’une simplicité déconcertante, elle use cependant d’un style – véritable machine à transmettre les émotions – profondément efficient tout en métaphores, réflexions presque philosophiques et poésie. Le rythme, plutôt lent est définitivement au service de l’histoire qui n’a plus qu’à faire son travail émotionnel et affectif. Jeremy, sous la plume, est la fois sage, très mature et profondément touchant ; j’ai trouvé le texte superbe.

“Et j’ai appris la vieille malédiction des hommes : cette incapacité que nous avons à dire simplement qui nous sommes.”

La littérature de jeunesse n’est définitivement pas un sous-genre, non, non et non ! Souvent, elle touche, elle sonde, elle frappe, elle émeut, elle fait raisonner, elle fait vibrer. J’ai eu l’occasion de rencontre Orianne Charpentier sur un salon, j’espère la revoir un jour pour lui parler de son livre et lui dire à quel point on s’est imprégnés lui et moi …

Une très très belle lecture ! Un véritable coup de cœur !