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Ce roman interroge la place de la femme dans la société au début du XXè s et en l’occurrence de la femme savante, intellectuelle, qui va à l’encontre de toute ce que l’on attend d’elle à cette époque : se marier, avoir des enfants, satisfaire son mari, tenir une maison.

Les jeunes filles rencontrées dans ce roman sont des jeunes femmes convaincues que mener de front une carrière et un mariage est impossible, et au début du XXè siècle, c’est sans doute le cas.

Cette problématique fait de ce roman, un ouvrage malheureusement très contemporain. Oui, nous sommes encore très nombreuses à hésiter ou à ne pas pouvoir faire carrière, à refuser des promotions pour optimiser au mieux la gestion du quotidien, à culpabiliser de laisser nos petits en garderie pour réaliser nos ambitions professionnelles aussi légitimes soient-elles.

J’ai eu, tout au long de l’ouvrage de l’admiration pour Mileva – mais tellement de pitié aussi – elle m’a semblé tellement intelligente, cultivée, travailleuse. En tant que maman, enseignante et agrégative du XXIè s, je me suis rapidement identifiée à elle. Ses sacrifices, sa douleur, ses frustrations sont autant de piques qui nous sont adressées, qui nous bousculent et qui nous incitent à la réflexion.

Cet ouvrage est un éloge à la science, et aux femmes qui font la science (j’avoue regarder un peu différemment mes collègues de chimie, de physique ou de maths, les docteures en médecine que je consulte régulièrement) et j’ai comme l’envie d’étudier de plus belle, d’assumer encore davantage mes ambitions professionnelles comme un hommage à toutes celles qui n’ont pas pu ou pas eu l’occasion d’avoir la chance de se réaliser, victimes d’une pression sociale ou familiale plus forte qu’elles … 

J’émets quelques réserves cependant sur le portrait qui est fait d’Albert, éminent scientifique, mondialement connu. Quel homme ingrat, égoïste, méchant parfois aussi …! Je suis tellement déçue finalement de ressortir de ma lecture avec une impression aussi négative à son égard. Méritait-il autant de mépris ? Etait-il vraiment l’homme que Marie Benedict nous décrit tout au long de ce roman … ? A-t il vraiment été aussi odieux ?

Madame Einstein m’a touchée, m’a émue, m’a atteint, et en ce début d’année scolaire, une lecture « coup-de-pied-au-c*l » c’est tout ce qui me fallait !

Merci à @pauselectures pour cette très jolie suggestion que j’ai pu lire en bien belle compagnie 🙂