J’aime les lettres, je suis fascinée par ce pouvoir de la discussion écrite, par le bavardage dans le temps qu’impose la distribution du courrier, par ce besoin de répondre à son interlocuteur en son absence, par l’échange de paroles silencieuses, par l’écriture adressée …
Cet ouvrage renferme les lettres de Rilke qui donne l’impression de se poser comme un tuteur face à son protégé, comme un professeur face à son élève, comme un sage face à la génération à venir. Il dispense des conseils, des remarques sans jamais, jamais prendre son interlocuteur de haut, sans l’assaillir d’une quelconque arrogance, sans émettre la moindre critique ou suffisance. La correspondance semble juste, reposante, constructive et intéressante.
Ces lettres sont un appel à la sagesse, à l’indulgence, Rilke livre un véritable plaidoyer pour la solitude et l’introspection. Les émotions sont de véritables outils de création, le poète invite à utiliser les tourments comme un véritable terreau au service de l’art.
Il est bon d’être seul, car la solitude est difficile ; et le fait que quelque chose soit difficile doit nous être une raison supplémentaire de le faire.
Il s’agit d’un petit livre exigeant qui mérite que l’on s’y attarde mais qui renferme bien des sagesses.
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