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Parfois, dans des périodes de doutes, d’atermoiements, je me pose la question s’il est encore utile et nécessaire d’étudier la littérature. A-t-elle le pouvoir d’être indispensable au même titre de la physique, la chimie ou la médecine ?

Et puis on tombe sur ces ouvrages, ces témoignages qui évoquent les livres comme des remparts, des boucliers, des outils de résistance et alors on retrouve l’inspiration.

Delphine Minoui nous donne à voir la guerre, la Terrible. Elle nous raconte le quotidien d’hommes et de femmes qui résistent, qui survivent, qui cherchent espoir. Elle nous parle des livres et de la bibliothèque que se construisent les civils victimes de la guerre, la bibliothèque de Daraya

Les livres ont ce pouvoir de permettre de s’instruire, de partager, de rester humain dans le chaos quotidien. La lecture permet aux hommes et aux femmes de trouver un répit, un espace, un temps de calme entre deux explosions, entre deux attaques. L’écriture aide elle aussi ; la création d’un journal devient un merveilleux moyen d’échanger des informations, des astuces pour aider à survivre, à résister.

Les passeurs de livres de Daraya est de ces ouvrages qui bousculent, qui effraient, qui font prendre conscience qu’on a une chance absolument inouïe de vivre dans un pays en paix et qu’on n’a pas le droit de l’oublier.

Ce livre est un éloge à la connaissance, à la résistance par la culture en plus d’être un témoignage édifiant de l’horreur barbare de la guerre. La seule réserve que j’émettrais est dans le style de l’auteur, je trouve qu’elle en fait parfois un peu trop dans la sensation, dans l’émotion. J’ai eu l’impression que Delphine Minoui écrivait à la manière de ces journalistes qui en font des tonnes dans les voix-off des reportages télé et ça m’a agacée … Aussi, je n’ai pas compté les expansions «  de papier » « rempart de papier, fronde de papier, mur de papier …» elles sont vraiment nombreuses et ont alourdi parfois la lecture par un effet de redondance, c’est dommage.

Malgré ces quelques remarques, Les passeurs de livres de Daraya reste un ouvrage poignant et essentiel par les messages universels qu’il propose.