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Les œuvres classiques vous semblent longues ? Inaccessibles ? Difficiles ? Ennuyeuses ?

Et si ce n’était pas si souvent le cas ?

Je vous propose dans cet article une petite sélection d’œuvres classiques qui, pour moi, ont été de véritables moments de lecture plaisir.

 

Pierre et Jean de Maupassant – XIX

Pierre et Jean sont frères. Un jour, Jean reçoit un gros héritage assuré de le mettre à l’abri du besoin. Des doutes coupables vont alors germer dans l’esprit de son frère qui, lui, n’apparaît pas sur le testament. S’ensuit un drame tout au long duquel Pierre va organiser son enquête pour confirmer ou infirmer ses soupçons.

En tant que lecteur, nous nous attachons à ce protagoniste, nous nous confrontons à ses tourments, à sa douleur, le point de vue interne nous donne à voir son malaise avec beaucoup d’exactitude ; jusqu’à la toute fin l’émotion est franchement palpable. J’ai été particulièrement touchée par les sentiments de la maman aussi, qu’aurions-nous fait à sa place ? Peut-on résolument être coupable d’aimer ?

Il y a très peu de personnages et de lieux dans cet ouvrage ce qui rend l’intrigue assez resserrée ce qui accentue encore le dynamisme de l’histoire et nous prive d’ennui. Par ailleurs, les descriptions à la fois précises et très poétiques ne font que magnifier l’ensemble de ce court roman.

Par tous ces aspects, cet ouvrage de Maupassant me semble idéal pour ceux qui veulent faire connaissance avec cet auteur.

 

On purge bébé, Georges Feydeau – XX

Idéal lors d’une soirée froide et pluvieuse, accompagné d’une tasse de thé et d’une mignardise au chocolat … Cette pièce de théâtre est franchement plaisante.

C’est vif, cinglant, drôle voire profondément burlesque et déjanté.

Les situations semblent inextricables, l’auteur prend un malin plaisir à faire revenir ses personnages, les faire répéter, les faire enrager au cours de discussions interminables à l’issue illusoire.

On jubile de voir ces situations se prolonger au fil des pages, où un simple objet devient un ressort comique inusable. L’intrigue, des plus modeste en fin de compte, n’est qu’un support à la drôlerie …

Les didascalies sont d’une richesse rare et participent pleinement au comique de situation qui peuple continuellement la pièce. Les gestes des personnages ne font que soutenir un texte dynamique et efficace.

Feydeau propose une pièce profondément divertissante à se réserver les soirs de déprime passagère, pour un moment de lecture très distrayant et foncièrement ludique. Un vrai plaisir !

Le jeu de l’amour et du hasard, Marivaux – XVIII

On continue avec le théâtre avec cette pièce … dans la pièce …

L’intrigue proposée par Marivaux est originale ; en effet, pour juger de leur amour, les futurs amants Silvia et Dorante vont interchanger leurs rôles avec leurs valets.

S’ensuit des quiproquos, des situations burlesques qui invitent à sourire et qui font du lecteur que nous sommes le témoin privilégié de ces différentes situations facétieuses. Par cet intermédiaire, Marivaux propose une véritable réflexion sur l’amour sincère des uns et des autres tributaire des classes sociales. Un maître peut-il aimer une servante ? Dorante peut-il honnêtement et objectivement tomber amoureux de Sivia ?

Marivaux propose là une pièce de théâtre foncièrement accessible et résolument moderne.

Les petits poèmes en prose, Charles Baudelaire – XIX

Qu’est ce que serait la vie sans un peu de poésie ?

Cet ouvrage est idéal si vous avez un peu de mal à trouver le sommeil le soir. Les textes sont courts, aisés à lire et commentent de la plus belle des façons le monde qui nous entoure.

Baudelaire pose un regard plein de malice ou de rancoeur, c’est selon, sur l’espace et les gens ; un regard parfois désabusé mais toujours magnifié par une plume acérée et précise. Il offre parfois des réflexions personnelles pleines de sens et de modernité ainsi que des petites histoires imprégnées de fantaisie.

Un petit livre qui se garde à portée de main et qui se lit de temps en temps, en cas de besoin.

Pauline, Alexandre Dumas – XIX

Pauline est le très doux et très joli prénom donné à une jeune femme fragile et délicate. Un jour, elle se marie, à un homme qui, on va le découvrir, cache bien son jeu … Qui est ce personnage froid et profondément distingué ? Le mystère reste entier jusqu’à la fin de l’ouvrage si bien que l’on a du mal à lâcher le livre.

L’intrigue se déroule parfois dans des décors on ne peut plus étranges et angoissants. Des maisons aux immenses chambres sombres où le moindre grincement est synonyme d’angoisse, des sous-sols jamais visités, des bibliothèques où se cachent des passages secrets, tous ces éléments caractérisent cet ouvrage comme un récit “gothique” à lire à la lueur d’une faible lampe lors d’une nuit d’orage …

Les récits enchâssés à la première personne sont très intéressants, ils permettent, en tant que lecteur, d’entrer dans les pensées des personnages comme si ceux-ci nous faisaient des confidences. L’intrigue et le suspense n’en sont que mieux amenés.

Une œuvre vraiment prenante où se mêlent l’étrange, la crainte mais aussi l’émotion et l’amour… !

La bête humaine, Emile Zola – XIX

Ah ! Zola ! Moi même, un peu en froid avec cet auteur, j’ai fait là, avec la bête humaine, une très belle découverte.

Ce roman prend les traits d’un polar de bout en bout. Jacques – à la manière d’un personnage d’Agatha Christie – entraperçoit un crime dans un train lancé à 80km/h et rencontre par la suite l’auteur de ce meurtre. Lui-même, dans son esprit malade, sera confronté à cette folie meurtrière tout au long du livre.

Toutes les interrogations, les regards, les troubles des uns et des autres ne nous font pas lâcher le roman pendant de nombreuses pages. Il en est de même pour le passage de la Lison à travers une tempête de neige, l’intrigue prend alors les traits d’un véritable roman d’aventures qu’il est difficile de quitter. Puis il y a le procès, les témoignages, les preuves, et la vérité éclatante, ou pas …

Ce roman est extrêmement bien rythmé, la cadence de l’intrigue, le soupçon des uns et des autres, l’esprit malade des personnages sont autant d’éléments qui font de ce roman une œuvre incroyablement moderne et prenante.

Cette liste n’est bien entendu pas exhaustive, la littérature regorge de pléthore de merveilles, je viendrai régulièrement la mettre à jour en fonction de mes lectures et des vôtres !

Y’a-t-il des « classiques » qui vous ont ému ? Surpris ? Transporté ? N’hésitez pas à me le dire en commentaire. Au plaisir de vous lire …