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La littérature japonaise a ça de particulier qu’elle est à la fois envoûtante, étrange, dérangeante et fascinante. Je suis rarement déçue par ces ouvrages insolites et singuliers.

Murakami nous propose de faire la connaissance de personnages à la fois simples et complexes qui vont se raconter leur vie le temps d’une nuit. Le style est tout en contemplation mais reste dynamique et c’est là toute la singularité de ces ouvrages, ça peut sembler long, fastidieux, lassant et pourtant ça ne l’est pas du tout. Ça nous berce et nous emporte.

Le passage de la nuit est un livre sur le temps qui passe, inexorablement, les heures s’égrainent chapitre après chapitre jusqu’au lever du soleil qui annonce la fin d’une parenthèse, d’une pause pendant laquelle on n’a pas connu le repos. Nous sommes donc ce lecteur indiscret, qui ne dort pas lui non plus et qui va s’immiscer dans la vie des gens qui va se dérouler sous ses yeux.

L’intrigue est très resserrée dans l’espace et dans le temps, ce qui rend le livre très dense. Il en ressort une impression de calme, de détente, mais aussi d’angoisse parfois, on se laisse porter par les conversations, les événements – quand il y en a – tout en ressentant comme une pointe de malaise et d’incompréhension qui perturbe jusqu’à la toute fin.

J’ai beaucoup aimé me promener dans cette nuit à la fois douce et un peu oppressante, le passage de la nuit est une lecture apaisante tout en laissant une pointe d’amertume et de perplexité.