Étrange, fantastique, bizarre parfois choquant …
La peau, l’écorce est un livre court mais remarquablement dense qui se lit rapidement dans lequel il n’y a pas vraiment d’histoire mais plutôt une succession de situations qui incitent l’auteur à interroger le monde, notre monde.
Le style est percutant dès les premières lignes, Alexandre Civico mène son intrigue d’un trait de plume vif, acerbe, cinglant. Les phrases sont courtes, certaines n’ont pas de verbe. L’écriture est technique, poétique et sert admirablement un texte pour le moins énigmatique à l’image du titre : bref et dépourvu de conjonction de coordination.
“C’est si rocailleux qu’on pourrait l’écouter avec les doigts.”
“Des ciels de papier déchiré. Le soleil troue les nuages à coups de canon. La nature est sublime et modeste. Elle n’écrit pas son nom au bas de ses créations.”
L’auteur choque parfois en donnant à voir des circonstances qui provoquent le malaise. Les chapitres se succèdent et nous montrent un monde qui ressemble étrangement au nôtre par certains aspects que nous souhaitons cependant tellement réfuter.
Les lieux habituels et familiers deviennent hostiles, tous les humains sont des étrangers, la mort est présente à chaque coin de rue si bien qu’elle paraît ordinaire … La solitude est manifeste.
Civico nous offre un roman (poétique ? philosophique ? dystopique ?) efficace et saisissant que je suis ravie d’avoir pu découvrir par l’intermédiaire de la masse critique Babelio (une bien jolie découverte à côté de laquelle je serais sans doute passée) ; je remercie à cette occasion les éditions Rivages pour m’avoir permis d’embrasser ce texte surprenant et original.
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