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J’ai longtemps hésité avant d’écrire et de publier ce que je pense de ce livre. Mon avis est un peu mitigé notamment en ce qui concerne le rythme de l’intrigue qui prend place sous la plume de Baptiste Beaulieu.

L’auteur nous propose une intrigue au rythme plutôt lent ce qui pourrait provoquer de l’ennui en tant que lecteur mais qui nous en dispense – en partie – grâce à une plume élégante et très sensible.

J’ai eu un peu de mal à m’attacher au protagoniste peut être parce que je l’ai trouvé un peu trop soumis à ce qui lui arrive, parce que j’ai eu un peu de mal à le cerner aussi. La ballade de l’enfant gris est cependant une histoire que j’ai malgré tout lue avec assez de plaisir sans doute parce qu’elle me convenait dans une période dans laquelle j’avais besoin justement de me laisser porter.

J’ai eu tout au long de ma lecture cette curiosité, cette envie de comprendre. Baptiste Beaulieu nous emmène efficacement dans son univers que je trouve assez onirique par certains aspects mais d’un onirisme parfois glauque, sombre qui nous confronte à la part la plus nébuleuse de nous meme. L’auteur ne provoque cependant jamais le malaise ni ne sombre dans le sentimentalisme ce qui fait de ce roman une lecture agréable.

Aussi, j’ai apprécié l’alternance des formes de récit, les chronologies qui se mêlent, les lettres qui parsèment l’ouvrage, qui jouent avec les points de vue, ce qui donne ainsi du rythme et de la profondeur. Enfin, les petites phrases qui invitent à la réflexion : « Le rire, c’est la forme la plus noble du courage » ou qui offre un humour piquant « Regarder la télé c’est mâcher du chewing gum avec les yeux » ou qui donne à voir une vision profondément poétique du monde : « Ça fit un bruit de torchon mouillé sur du carrelage » achèvent de faire de la ballade de l’enfant gris un ouvrage – dans le fond – agréable et délicat.

Cependant, et malgré tout, je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir comme une lassitude en fin d’ouvrage, comme si l’histoire avait laborieusement du mal à aboutir. Ce petit ressentiment n’annihile cependant en rien mes premières impressions positives. 

Je continuerai de suivre avec intérêt cet auteur sensible à la plume subtile.