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Philippe Labro nous propose un roman au style puéril mais qui ne fait pas l’impasse sur la qualité. Après mon dernier abandon, j’ai pu ainsi me consoler. Le style participe efficacement et met complètement en valeur la vie de la jeune fille qui se confie dans ces pages. Ce qu’elle nous donne à voir est à la fois touchant, triste, émouvant, cynique et parfois franchement glauque.

Les douleurs de Stéphanie peuvent être les nôtres si bien que l’on peut aisément s’identifier au personnage. Aussi, le format journal intime ainsi que le point de vue interne dont use l’auteur de bout en bout achève de donner à voir un roman profondément accessible qui saura satisfaire un jeune public comme un lectorat plus adulte.

Philippe Labro a le talent de nous donner à voir avec beaucoup d’exactitude les questionnements de l’adolescence, la peur de l’abandon, la crainte de décevoir, la solitude, le sentiment d’être incompris, toutes ces choses qui semblent futiles et innocentes pour les adultes qui nous entoure mais qui sont essentielles pour une jeune femme en devenir. Ces choses qui construisent mais qui peuvent aussi détruire si les fondations sur lesquels sont forgés ces sentiments sont trop fragiles.

Labro traite de l’adolescence malheureuse dans laquelle la fuite semble être la seule solution pour supporter un quotidien trop difficile. Des cornichons au chocolat – un ouvrage que je situerais à la croisée de La vie devant soi de Romain Gary et Mauvaise graine d’Oriane Carpentier – traite avec légèreté de sujets graves ou plutôt avec sérieux de sujets en apparence futiles qui incitent à la réflexion. Un bel ouvrage.