Cet auteur nous propose de faire la connaissance de Suzanne Simonin enfermée de force dans un couvent. Elle va alors écrire ses “mémoires”, elle va détailler les brimades, les quolibets, les humiliations mais aussi les histoires … d’amour vécues dans les différentes maisons religieuses qu’elle va fréquenter.
On imagine un seul instant l’accueil d’un tel roman à son époque … Diderot dénonce les violences, les maltraitances, la folie provoquée par les rigueurs de la religion mais aussi les histoires indicibles, insensées qui se déroulent entre les murs de ces établissements. Il s’agit là d’un roman engagé qui aborde les thèmes de la liberté de vivre et de penser, de la résistance, du droit d’aimer, autant de thèmes universels qui ont le pouvoir de séduire encore les lecteurs d’aujourd’hui.
“Où est donc le mal de s’aimer, de se le dire, de se le témoigner ? Cela est si doux !”
Le récit de cette religieuse donne à voir un texte résolument moderne à la rédaction dynamique et soutenue. La situation de cette jeune femme permet à l’auteur de traiter de sujets sensibles et tabous. J’ai apprécié la double énonciation présente tout au long de l’ouvrage et qui rythme astucieusement l’intrigue, Suzanne s’adresse au marquis et lui raconte sa vie au couvent, en tant que lecteur nous assistons à ces événements comme avec indiscrétion … ce qui rend le récit encore plus intime et personnel.
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