J’ai pris ce livre au hasard à la librairie, enfin … pas tout à fait, un petit papier de couleur indiquait au lecteur qu’il s’agissait là d’un écrit singulier et que le libraire était curieux d’avoir l’avis de ses clients. Il s’agit en effet d’un roman surprenant dans lequel les descriptions plus poétiques les unes que les autres sont mises à l’honneur, c’est écrit avec beaucoup de délicatesse. J’ai été frappé par les détails que prend soin d’exposer l’auteur, il s’attarde longuement sur les arbres, le ciel, les étoiles les donnant à voir avec précision et envoûtement :
“Et il y a aussi, à certains endroits escarpés où le terrain s’est éboulé, des racines d’arbres vivants posées sur des affleurements de roche nus ou bien complètement hors de terre, tendus dans le vide. De gros arbres écrasés à leur base par un rocher qui s’étirent à même le sol et puis tordent leurs cimes vers le ciel.”
C’est l’histoire d’un personnage qui vit seul et qui se demande quelle est cette lumière qu’il voit luire dans le noir une fois la nuit tombée. La solitude de ce personnage est finalement au service d’une réflexion sur le monde, sur notre rapport au monde. Le protagoniste passe beaucoup de temps à se poser des questions, à regarder vivre les animaux sans que cela ne nous ennuie à aucun moment. et c’est là tout le paradoxe de cette lecture, et tout son intérêt aussi, c’est qu’il ne se passe pas grand chose mais que l’on y prend goût. A certains égards, cette histoire me rappelle de nombreux romans de littérature japonaise que j’ai pu lire par le passé. C’est à la fois calme, poétique et très contemplatif.
Notre intérêt de lecteur est clairement entretenu par l’enquête que mène le personnage, nous nous prenons au jeu de savoir ce qu’est cette lumière qui brille dans la nuit, et nous suivons les pérégrinations du protagoniste avec beaucoup d’attention. L’étrangeté de ces découvertes ne nous font pas lâcher l’ouvrage …! Et que de bizarreries ! Quant à la fin, elle a de quoi laisser pantois …
Je n’ai qu’une petite réserve à émettre sur l’écriture, je trouve qu’il y a beaucoup de répétitions ce qui alourdit la lecture. Je me demande s’il ne s’agit pas là d’un petit soucis de traduction, c’est une impression que j’avais déjà remarqué chez Yoko Ogawa par exemple.
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