Je ne sais s’il on a déjà rendu un si bel hommage à la langue française que cette pièce de théâtre.

L’éloquence de Rostand nous séduit à chaque réplique, ses vers sont beaux, touchants, précieux et simplement dignes des plus grands poètes.

L’amour de Cyrano pour Roxane, vécu à travers le visage de Christian, nous fait découvrir des lettres, des déclarations d’amour admirables et flamboyantes. Qu’est ce que la laideur d’un visage, la taille d’un nez face à autant de talent et de force dans le verbe ? Cyrano est attachant, on le prend en sympathie mais jamais en pitié. Il se bat avec les armes qui sont les siennes, les mots qui sont autant de moyens de résister et de s’exprimer au risque de gêner.

Cyrano est un homme libre, il dit ce qu’il pense car il a les moyens de le faire – contrairement à Christian bien en peine face à ses sentiments indicibles – qu’est ce que le langage ou le beau langage si ce n’est que la liberté de faire taire les ignorants, les pédants et les prétentieux avec talent, tact et virtuosité ? Si ce n’est que d’aimer certes à la place d’un autre mais avec profondeur, magnificence et somptuosité ?

C’est avec un réel plaisir que je me suis replongée dans cette pièce de théâtre admirable, cette histoire d’amour à trois coeurs qui se terminent mal mais avec quel panache ! J’ai découvert cette pièce j’étais en 4è, c’est elle qui m’a fait aimer la littérature au point d’en faire mon métier. Bravo Monsieur Rostand ! Et merci !