On ne badine pas avec l'amour, Alfred de Musset

A Aurore,

Badiner : folâtrer, s’amuser, plaisanter, traiter à la légère.

Tout est dans le titre, on ne badine pas avec l’amour, ou comment prendre conscience à quel point il est important de ne pas sous-estimer et de ne pas jouer avec les sentiments d’autrui.

Perdican et Camille s’aiment, ou pas, se le disent puis le réfutent, alors par orgueil ils vont chacun leur tour jouer avec les sentiments de l’autre. Camille renonce à l’amour que lui porte Perdican sous l’influence de femmes qui ont davantage d’expérience, l’auteur souligne la naïveté de la jeune fille qui souhaite dompter ce qu’elle ressent avec supériorité. Perdican, de son côté, comprenant la démarche de sa future compagne, fait la cour à d’autres femmes sous les yeux de Camille.

Ces agissements mèneront à l’aveu fatal mais trop tardif et à une fin digne d’une tragédie.

Les parents des uns et des autres, les adultes en général brillent par leur impuissance. On ressent un vide générationnel entre des enfants qui ne prennent pas conscience de leurs agissements et les adultes qui ne veulent que leur bien et leurs réussites. Les espoirs déçus des séniors restent en filigrane mais marquent le texte.

Je ne sais pas comment étiqueter cette pièce, s’il s’agit d’une tragédie, avec la présence du choeur qui analyse et commente l’intrigue, la fin tragique, les émotions tourmentées des deux protagonistes, ou s’il s’agit d’un drame ou encore d’une comédie avec Maître Bridaine très souvent saoul qui colporte les rumeurs ou Mme Pluche qui porte là un nom digne des comédies de boulevard.

On ne badine pas avec l’amour est surtout une pièce qui nous amène à réfléchir sur la prétention, l’orgeuil des uns et des autres, sur l’importance des sentiments et de leur portée et surtout ce qu’ils impliquent pour chacun.