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une_tasse_de_the_et_un_livre

La dernière c’était il y a six mois, ça a duré près de 5 semaines – tout de même – c’était il n’y a pas si longtemps et voilà que ça recommence, rien ne me dit, rien ne me plait, je ne lis plus.

Pourtant il pleut, on est dimanche, le canapé me tend les bras, mais ça ne vient pas. John Boyne me fait de l’oeil, Yoko Ogawa aussi mais l’épaisseur des ouvrages me fait peur, je crains d’être soudainement prise par un impératif et … et si je n’arrivais pas à les finir ? et puis il y a tel meuble à ranger, tel tiroir à réorganiser, l’aspirateur à passer, le linge à plier … Je louvoie comme pour ne pas avoir à me confronter.

Surmenée ces derniers temps, je ne sens plus suffisamment disponible. Les lignes me donnent le vertige, le nombre de pages m’indisposent …

Même la liseuse reste sous l’oreiller – place stratégique en cas d’insomnie fortuite – J’ai pourtant L’assassin royal à terminer et puis j’ai égaré Les esclaves de la seigneurie … J’ai dû le poser quelque part et l’oublier, encore un qui a voulu prendre son indépendance à défaut de rester sagement posé sur mon étagère ; j’ai comme un deuil à faire.

Je n’arrive plus à lire comme un peintre n’arrive plus à créer. Je ne peux plus m’imaginer les lieux, les personnages, tout me semble insaisissable, décalé, inaccessible, futile …

C’est étrange, c’est comme quand on se dispute avec son amoureux, on l’aime encore, on en est certain mais on garde pourtant ses distances quelques temps, comme s’il y avait un froid.

La passion reste intacte cependant, rassurez-moi, ça reviendra …?