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J’ai lu ce roman par extraits, mon édition s’adressant surtout aux collégiens et j’avoue le regretter un peu, j’ai l’impression d’avoir manqué une multitude de détails qui aurait considérablement enrichit ma lecture.

Lou, élève de lycée brillante et introvertie va faire la connaissance de No qui vit dans la rue depuis longtemps. Cette histoire au premier abord très sociale – genre un peu convenu que je n’apprécie pas forcément – nous donne à voir la personnalité de deux femmes aux parcours différents. Il est intéressant de voir comme les problèmes des deux protagonistes vont se résoudre au contact l’une de l’autre, et si la plus fragile n’était pas celle que l’on croit ?

Delphine de Vigan nous sert cette histoire avec un style soigné tout en restant très moderne, les mots sont choisis, les figures de style font parfois habilement apparition :

“Axelle Vernoux et Léa Germain pouffent en silence derrière leurs mains, une dizaine de bracelets tintent de plaisir à leurs poignets.”

“Avant de rencontrer No, je croyais que la violence était dans les cris, les coups, la guerre, le sang. Maintenant je sais que la violence est aussi dans le silence, qu’elle est parfois invisible à l’oeil nu. La violence est ce temps qui recouvre les blessures, l’enchaînement irréductible des jours, cet impossible retour en arrière. La violence est ce qui nous échappe, elle se tait, ne se montre pas ; la violence est ce qui ne trouve pas d’explication, ce qui à jamais restera opaque. “

La psychologie des personnages est poussée et riche, si bien qu’on s’attache aux protagonistes avec assez de facilité, cet ouvrage s’adresse une fois de plus à tous, le sujet qu’il traite étant universel et malheureusement inexorablement irrésolu à l’heure actuelle. Cette version abrégée peut largement satisfaire l’appétit des collégiens.