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Les Geeks domineront-ils un jour le monde ? Le véritable pouvoir ne réside-t-il pas aujourd’hui dans la maîtrise des nouvelles technologies et dans l’utilisation à bon ou mauvais escient que l’on en fait ? 

J’apprécie beaucoup la littérature dystopique, faite de ces oeuvres qui s’inspirent de notre société pour mieux nous donner à voir ses dérives.

En choisissant cet ouvrage parmi les – toujours trop géniales – suggestions de mon libraire, je ne m’attendais pas à première vue à lire un polar. Il s’agit d’un genre que je ne pratique pas trop … Néanmoins, le rythme hyper soutenu, les rebondissements efficaces, les complots, la cruauté parfois de certains personnages provoquent une telle félicité à la lecture que l’on ne peut lâcher ce livre palpitant.

C’est l’histoire de notre société aux mains d’un pouvoir despotique. La population est soumise à des règles liberticides, certains tentent de résister, d’autres se font piéger, enfermer, tuer, les dérives des nouvelles technologies sont poussées à l’extrême …

L’intrigue est menée avec entrain et efficacité. Le domaine du jeu vidéo est très présent, ce qui – je pense – peut dérouter un lecteur qui n’y est pas familiarisé ou qui n’y est pas initié du tout. Néanmoins, il n’y a pas de quoi non plus rebuter les plus récalcitrants, le reste de l’intrigue est suffisamment conséquent pour y trouver de quoi se rattacher à l’histoire.

J’ai par ailleurs particulièrement aimé me promener dans les rues de Toulouse par l’intermédiaire des protagonistes du livre. Ceux-ci sont crédibles et attachants, j’ai eu une tendresse particulière pour Mokrane qui, sous ses airs de brute épaisse au premier abord va finalement se révéler être fort sympathique.

L’auteur propose à bien des égards – et c’est sans doute ce qui m’a le plus séduit – un texte engagé. Il aborde l’homosexualité, dénonce la corruption, le despotisme, la surveillance incessante de la population, la peine de mort …

Stéphane Furlan nous propose plus qu’un polar, il offre un roman complet, teinté de science-fiction haletant et agréable à lire qui divertit mais qui invite surtout à la réflexion et au questionnement …

“Le pouvoir repose sur la terreur qu’il inspire.”